La structure d’origine du site correspondait sans doute à la forme type du château dit « philippien », en référence au roi Philippe Auguste, avec un plan quadrangulaire flanqué de tours circulaires espacées régulièrement d’environ 25 mètres, aménagées d’un talus maçonné et édifiées sur plusieurs niveaux avec des niches à archères décalées d’un étage à l’autre. Le château présentait certainement une tour maîtresse au centre de l’aile Est.

Voici la disposition actuelle des bâtiments :

• l’aile Nord, avec dans sa partie Est une salle médiévale et des éléments architecturaux des 13e et 14e siècles, puis dans sa partie Ouest la maison Gallé-Juillet,
• dans l’angle Sud-Ouest, la maison de la faïence, accolée à une ancienne tour de l’enceinte castrale.

Quelques éléments néogothiques ont été ajoutés aux vestiges du château :

• un arc brisé situé sous l’escalier extérieur de la maison de la faïence, édifié au tournant du 20e siècle,
• une tour ronde située à l’emplacement de l’ancien escalier d’honneur, construite en 1871 et sommée d’un G (monogramme de Gallé).

Concernant les ouvertures visibles sur les différentes façades du bâtiment, elles sont un véritable « mille-feuilles » d’époque :

Description intérieure de l’aile Nord

L’aile Nord du château a été préservée en partie. La partie Est de l’aile est aujourd’hui divisée en trois niveaux :

• le rez-de-chaussée,
• le 1er étage entresolé et divisé en bureaux,
• le dernier niveau sous comble, inoccupé.

Les voûtes présentent des nervures aux motifs de tore (moulure ronde, demi-cylindrique) / listel (partie plate de moulure) / tore, cela montre que les commanditaires du bâtiment avaient les moyens de s’offrir des voûtes nervurées. Le profil des voûtes permet de dater la salle vers les premières décennies du 13e siècle.
Les chapiteaux et cul-de-lampe sont ornés de motifs floraux, feuilles, fleurs de lys (côté Ouest).

A Creil, bien que cette salle soit dénommée dans les documents anciens « salle des gardes » (ce qui correspondrait plutôt au 1er étage d’après un plan de 1764) son usage est aujourd’hui oublié : servait-elle de belle salle de représentation du pouvoir et de lieu festif, en tant que salle basse ? de cellier ?

D’après un plan datant de 1764 conservé au musée Condé de Chantilly, cette salle fut l’orangerie du château, puis une écurie au 18e siècle, « pour mettre les chevaux lorsqu’ils sont au vert » (jusqu’à 60). Elle peut alors servir de magasin d’avoine.