La faïencerie de Creil, suffisamment célèbre pour être citée par Gustave Flaubert dans son ouvrage L’éducation sentimentale, est fondée en 1797. Elle prend son essor au début du 19e siècle, grâce à l’arrivée d’un propriétaire efficace, Saint-Cricq Casaux, et d’un administrateur expérimenté, Jacques Bagnall.
En 1840, année du décès de Saint-Cricq Casaux, la manufacture de Creil fusionne avec celle de Montereau. La production des deux faïenceries est similaire jusqu’en 1895, année de fermeture de la manufacture creilloise. Il semble que celle-ci commence à péricliter dès 1884, après le décès de son gérant, le Creillois Henri Barluet. La destruction du bâtiment de la faïencerie en 1900 permet la création d’un parc municipal, ouvert au public dès 1901.
La faïencerie de Creil, photographie par C. Ricart, 1897.
Plusieurs centaines des plus belles faïences fines créées à Creil, autrefois mises à l’honneur lors des expositions universelles et ornant les tables des grandes demeures bourgeoises, sont exposées aujourd’hui dans la maison de la faïence.
Une visite guidée sur le thème de la faïencerie de Creil, dans la maison de la faïence.
La faïencerie de Creil a marqué toute une époque. Ses services en faïence fine ornaient les coiffeuses des cabinets de toilette et les tables des festins dominicaux. Ses assiettes historiées ont accompagné d’innombrables desserts, quand elles n’étaient pas fièrement exposées sur un mur ou un buffet.
L’histoire de la faïencerie (1797-1895) est ainsi évoquée à travers la présentation de centaines de grès fins, faïences fines et porcelaines tendres de Creil, et des expositions temporaires.
Cette présentation de la production des faïenceries de Creil et Montereau montre à la fois sa grande variété, mais aussi le nombre important de sujets pouvant être évoqués à travers elle : les matières et techniques de fabrication, la Révolution industrielle, la société du 19e siècle d’un point de vue social (le travail des enfants par exemple), la vie d’autrefois, l’histoire de France, ou encore les arts décoratifs.