Créée en 1797 sur les bords de l’Oise, la faïencerie de Creil fusionne avec la manufacture de Montereau en 1840, sous l’impulsion de son propriétaire de l’époque, Saint-Cricq Casaux. Les deux manufactures de faïences fines produisent ensemble des séries d’assiettes, services de table, à dessert et de toilette, ainsi que des pièces en tout genre.
Parmi les services les plus représentatifs des faïenceries de Creil et Montereau, le service Flora ancien, ou Flora aux liserons, est dévoilé au grand public pour la première fois lors de l’Exposition universelle de 1855, organisée au palais de l’industrie à Paris. Son succès a fait de lui l’un des grands classiques des faïenceries de Creil et Montereau.
Le décor Flora aux liserons trouve son équivalent à la manufacture Vieillard & Cie de Bordeaux. Edité peu après 1845, il prend le nom de Volubilis. Ce motif est déjà à la mode en Angleterre au 18e siècle avec le décor Convolvulus de la faïencerie de Wedgwood.
Plusieurs services ayant comme point commun un décor d’inspiration végétale reçoivent l’appellation Flora dans la seconde moitié du 19e siècle : le service Flora ancien aux liserons, le Flora T. bleu, le Flora Vigne, le Flora Muguet, le Flora Lichen, le Flora Guirlande ou le Flora Aubépine en sont des exemples. A la Belle Epoque, la mode est aux services de table au décor imprimé de fleurs, de fruits et de feuillages, et les services Flora perdurent.
D’après le catalogue des faïenceries de Creil et Montereau de 1886, la forme Flora ancien est produite à Montereau, tandis que le service Flora T. semble fabriqué à Creil. Le décor est imprimé sous couverte.
Au cœur de la maison Gallé-Juillet le célèbre service Flora à la rose trémière bleu appelé Flora T, en faïence fine de Creil, est présenté dans la salle à manger. Parmi les pièces présentées, le plat à rôti permet, grâce à ces rainures et à un creux situé à une extrémité du plat, de servir la viande et d’en récupérer le jus. Il est accompagné d’une soupière, de plats à poisson et à pots à crème, de plats ronds et ovales, de raviers, jattes, saladiers, compotiers et d’une saucière. Il ne s’agit là que de quelques éléments représentatifs : à la fin du 19e siècle, un service de table comptait en effet plus d’une centaine de pièces.