A l’époque médiévale, la ville reçoit un pont reliant l’île et la rive droite. La première pile du pont laisse entre elle et l’île un fossé de 4 mètres, au dessus duquel peut s’abaisser un pont levis. L’arche du milieu, appelée arche marinière, est destinée au passage des bateaux.

Ce pont doit être réparé en 1602. Il est abandonné peu de temps après à cause de son manque de solidité, et un bac est établi.

Sous Louis XIII, devant l’avancée hispano-impériale et dans le plan de destruction des ponts de l’Oise, une arche du pont de Creil est supprimée le 15 août 1636. Le pont est à nouveau réparé en 1700 aux frais du roi.

Au 18^e siècle, le roi Louis XV ordonne à l’ingénieur Perronet la construction d’un nouveau pont, entreprise en 1753. Selon la coutume, un emblème religieux est placé sur le bec amont de la pile centrale du pont. Il s’agit d’un obélisque en pierre taillée, surmonté d’une croix en ferronnerie. Le clergé de la ville bénit cette croix des mariniers le 8 mars 1759. Lors de l’ajout d’une arche supplémentaire au pont au milieu du 19^e siècle, la croix est déplacée côté quai d’Amont.

L’arche du pont de Perronet est détruite en partie le 1^er avril 1814, à la suite de l’effondrement de l’Empire.

Le pont de Creil est remplacé en 1891 par un ouvrage entièrement métallique. Cet événement soulève une vague de protestation et provoque la démission de plusieurs conseillers municipaux.

Ce pont, au sobriquet de « cage à poule », est détruit par le génie français le 2 septembre 1914 afin de retarder l’avancée allemande. Un pont suspendu est reconstruit en 1922 par les établissements Daydé – Pillé, à nouveau détruit en 1940, reconstruit en 1942, encore détruit en 1944, et un dernier pont est finalement édifié en 1948. La croix des mariniers retrouve alors sa place.